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Ce n'est pas parce que tout le monde aime qu'il ne faut pas écouter.
J'ai pensé à REVPOP et ses envies de SOUL classieuse.
C'est une critique de LASPYKE qui m'a mis la puce à l'oreille
Pour amateur de soul finement ciselée..., et, de fait, un peu trop, même. D'où une petite déception à l'écoute de certains titres qui manquent de spontanéité.
Laspyke renvoit à l'enthousiasme de Télérama
On entre dans Love and hate par la grande porte, elle est même immense, voire imposante, un morceau de dix minutes aux élans tantôt symphoniques, tantôt intérieurs, une envolée psychédélique et mélancolique qui place la barre à des hauteurs inattendues
Ce premier titre de l'album LOVE & HATE m'a de suite fait penser à l'immodestie de l'introduction de "Extension of a Man" de Donny Hathaway.
Bien entendu que ce n'est pas spontané. Quand la SOUL touche au planant à la FLOYD.
Je l'ai envoyé à une amie qui se l'est enchaîné 4 fois de suite.
C'est l'été, au fond du canapé, une ascension vers le plaisir de se sentir bien. On attendra pour avoir assez de recul pour savoir si ce n'est que du savoir faire...
Pratiquement tout l'album provoque cette première réaction;
Bien entendu, c'est du Revival si on veut.
Et cela m'a fait penser à un commentaire de Nile Rogers dans sa Bio (passionnante et je suis difficile, ayant abandonné celle de Keith Richard): Il ne comprenait pas ce besoin de tout classer dans un genre vraiment à part quand les musiciens étaient noirs. Pour lui une bonne partie de la soul pouvait se ranger dans la Pop, quitte à préciser ensuite la chapelle.
Si en ROCK ça ne choque personne d'associer Mettalica et Elvis Presley (Ou Chuck Berry) Pourquoi ne pas mettre Beatles et Marvin Gaye sous le même chapeau POP?
Certes Michael Jackson rattrape le coup, du moins sa tiquette à lui, l'étrange ROI DE LA POP.
Bon, un débat stérile de plus qui me passionne. ;-)
Cet album en est la preuve, vive les mélanges, ça permet de créer de nouvelles tiquettes!!
L'AIGLE OUGANDAIS CHASSE SUR LES TERRES DE LA SOUL, ROYAL
Michael Kiwanuka – Love & Hate (Polydor 4783458, 2016)
Titres
1 Cold Little Heart
2 Black Man In A White World
3 Falling
4 Place I Belong
5 Love & Hate
6 One More Night
7 I’ll Never Love
8 Rule The World
9 Father’s Child
10 The Final Frame
Tout est dans les quelques notes bleues du piano qui inaugurent ce chef d’œuvre.
Des marques bleutées qui zèbrent le marbre compact; des brisures, des fêlures dans un monde rempli de symphonies amples et de voix célestes.
Qui es tu, Michael, l'exilé ougandais avec ta voix éraillée et tes guitares embrasées, incendiaires, qui es tu, toi, pour nous faire baisser la garde et paraitre à la vue du monde entier nu comme un ver ?
L’œil perçant du chasseur, tu planes sur de vastes paysages, traversant des jungles pluvieuses où surgissent de-ci de-là quelques temples Soul aux pierres fatiguées, où l'on peut apercevoir des escaliers gangrenés qui autrefois amenaient la populace, la secte des adorateurs, au sommet duquel elle communiait avec les prêtres aux robes argentées et aux larges lunettes clintoniennes, tu dévales les cascades, rases le cours des fleuves qui s'ouvrent sur les plaines ondoyantes de l'ouest, au-delà des frontières, où quelques cowboys sous un ciel rougeoyant côtoient l'ombre de l'Americana.
Michael, tu aimes aussi bien les notes brutes sorties de ta vieille guitare que les envolées lyriques d'une armada de violons, tu aimes, Michael, autant les chants résonnant comme de vieilles églises que les voix tombées du ciel. Tu aimes le clair-obscur comme les grands peintres maniéristes.
Merci Michael d'avoir en moi provoqué tant d'émotions. Chapeau bas, l'artiste.
Revpop a écrit :.....
Michael, tu aimes aussi bien les notes brutes sorties de ta vieille guitare que les envolées lyriques d'une armada de violons, tu aimes, Michael, autant les chants résonnant comme de vieilles églises que les voix tombées du ciel. Tu aimes le clair-obscur comme les grands peintres maniéristes.
.....
funkiness a écrit :C'est de la pop/world ce truc...
J'ai plus que souri, entre l'emportement lyrique de Revpop et le couperet de funkiness.
C'est aussi bien vu "Pop & World", et comme pour les Tontons Flingueurs, "Mais, mais, il y a de la soul!" "Oui, il y en a aussi"
Quand je suis tombé sous le charme de cet album, et pour commencer sur "Cold Little Heart", j'ai ressenti l'influence de deux lectures dans mon appréciation: "Retromania" de Reynolds et la Bio de Nile Rodgers.
Ici je pourrai reprendre cette maxime:
Rétromania: comment la culture pop recycle son passé pour s'inventer un futur
Nile Rodgers regrettait que la musique de Chic devait être raccrochée à une chapelle musicale réservée aux musiques jouées par des noirs. Et pourquoi pas de la Pop?
Je trouve que Michael Kiwanuka arrive à brasser pas mal de genre, pas tous les genres mais il casse les frontières de musiques fortement marqué 70's tout de même. Y compris soul, celle qui aimait jouer avec le beau, l'arrangement de luxe: Marvin Gaye, Donny Hathaway et son Extension of a Man
En gros je me fais le même plaisir que lorsque j'ai découvert Amy Winehouse et son Back to Black, P'tain, 10ans déjà.
Une interview de Michael Kiwanuka dans Funk-U par Slystonedici que je cite "Rencontre avec l’auteur d’un des grands disques de 2016" !
Et très belle critique par Jim Zelechowskiici :
"Sincère, sans complexe et ambitieux, Michael Kiwanuka émerge du cocon émotionnel de son premier album, prêt à assumer sa place de grand favori chez les nouveaux talents britanniques. Love & Hate est résolument un des grands albums de l’année. La soul du natif de Muswell Hill s’entrechoque avec des arrangements rock et folk aussi audacieux que classieux"