Réédité sur (BGP HIQLP2 034, 2015) UK
Aussi disponible en CD (BGP CDBGPD 291, 2015) UK

Titres
1er LP (correspondant au LP de 1975)
A1 Tell Me What To Do 5:16
A2 Los Conquistadores Chocolatés 5:56
A3 Lost On 23rd Street 6:36
B1 Fantasy 6:06
B2 Shifting Gears 5:19
B3 Can't We Smile 4:35
2ème LP (inédits)
7. A Child's Love (Fast Version)
8. A Child's Love (Slow Version)
9. Song For My Family
10. Detroit Rainbow
11. Funky Native
12. Can't We Smile? (Alt Version)
Crédits (selon la pochette de l'album de 1975)
Johnny Hammond : orgue, synthétiseurs
Larry Mizell : claviers[Solina]
Fonce Mizell : clavinet
Jerry Peters, Johnny Hammond : piano électrique
Jerry Peters : piano
Kenneth Nash : cymbales, gong, percussions
Harvey Mason : batterie
Chuck Rainey : basse
Craig McMullen, John Rowin : guitares
Roger Glenn : flûte, vibraphone
Hadley Caliman : saxophone ténor
Julian Priester : trombone
Michael White : violon
Arrangé et produit par Larry & Fonce Mizell
Tout le monde ou presque connaît ou possède cet album, icône des amateurs de jazz-funk des années 70.
Le titre "Shifting Gears" a été samplé ou compilé tellement de fois qu'on ne les compte plus.
Cette réédition serait passée inaperçue, surtout avec déjà 4 autres depuis les années 90, si elle ne comprenait pas un deuxième 33t composé exclusivement d'inédits.
Le chef d’œuvre des Mizell Brothers avec 6 titres en supplément???! On en redemande évidemment!
A l'occasion du 40ième anniversaire de l'album original, BGP a donc fait un travail énorme.
Remasterisé à partir des bandes originales (gage de qualité), on a donc 5 titres originaux jamais entendus et un sixième qui est une version alternative du dernier track de la face B du LP d'origine avec une instrumentation spartiate qui montre comment les frangins Mizell travaillaient en studio.
BGP explique qu'ils commençaient par la section rythmique avant d'enregistrer Johnny avec une autre section complète. Ils ajoutaient ensuite les 'fioritures' telles que les voix, la section de cordes, les chœurs et éventuellement des solos.
Comme Hammond était déjà sur la bande mère, ces solos étaient enregistrés live, ce qui nous permet aujourd'hui de pouvoir apprécier ces 'bonus tracks' quasiment finis au lieu d'ébauches brutes de décoffrage comme on pourrait en trouver par exemple sur des enregistrements de Donald Byrd.
Pour écouter des extraits de ces 'nouveaux' morceaux, il faut aller sur la page de BGP : BGP Gears LP
Sinon pour revenir au LP de 1975 "Gears" est une tuerie mondiale, exactement ce qu'on peut espérer des grandes années du Jazz-Funk en pleine explosion à l'époque... une rythmique d'acier, une guitare qui fait scratch-scratch (LOL) une flûte qui illumine quelques instants, un solo de violon et quelques chants épars qui précèdent un solo de Rhodes magnifique...
"Tell Me What To Do" qui ouvre la face A est une autre merveille du disque. Une intro toute en douceur à coup de wah wah et de guitare rythmique et çà démarre sur un chant léger et aérien, du trombone, et de grandes envolées de Rhodes qui précèdent un break pour mieux reprendre ensuite avec le lancinant 'tell me what to do' érigé en question immatérielle...
Les Conquistadors en chocolat démarrent par un type qui harangue la foule des groovers en espagnol tandis que la batterie s'agite grâce aux mains expertes d'Harvey Mason et qu'un vent digne des films d'Ingmar Bergman (selon Jacques Villeret quand même) souffle sur les braises qui ne vont pas tarder à s'enflammer, un truc assez barré que j'aime bien. Roger Glenn s'agite sur son vibraphone moins connu que celui de Roy mais tout aussi indispensable.
"Lost On 23rd Street" est une promenade langoureuse dans les rues au petit matin où la vapeur s'échappe des bouches d’égouts sous la forme de grands panaches blancs à New-York... A 2'35" le soleil commence à darder ses premiers rayons et le saxophone d'Hadley Caliman finit par réveiller tout le quartier. Et puis quand on croit que tout va continuer normalement, un chant prévient qu'il est toujours paumé aux alentours de la vingt-troisième rue... Eh oui il n'y avait pas de GPS ou de smartphones à l'époque. Peut-être qu'il y est encore...
"Fantasy", un des meilleurs titres, démarre sur un tempo ultra funky et un violon ne tarde pas à venir planter l'ambiance suivi par la flûte... A 2'10" Harvey nous envoie une syncope de maître. Tout çà coule de source et on se laisse balancer jusqu'au bout. Magistral.
"Can't We Smile" clos le LP sur des notes mélancoliques, je ne sais pas pour vous, mais çà m'évoque un film de vampires avec ces chœurs éthérés, et ce synthé qui vibre derrière... Can't We Smile? Ben oui t'as pas envie de rigoler quand tu sens le vent déplacé par la cape du Comte qui te fait frissonner dans le cou... La morsure n'est pas loin et t'as oublié tes crucifix et ta guirlande d'ail... Fait comme un rat... Johnny Hammond n'a même pas envie de te libérer de ton cauchemar avec son Rhodes qui égrène quelques notes puis s'en va... c'est fini. R.I.P.
Le célébrissime Shifting Gears
Los Conquistadores Chocolatés
Tell Me What To Do
Lost On 23rd Street
Fantasy
Can't We Smile
P.S. Après vérification et contrairement à ce que je croyais en postant ce sujet, l'album original n'avait pas été chroniqué sur le forum!!! J'ai donc rajouté quelques extraits de l'album original.