Titres
1 Sweet Freeek 4:52
2 Sledgehammer 3:46
3 In The Name Of Love 3:29
4 Bring The Rain 3:56
5 '95 Tonight 4:24
6 Pleased To Meet Ya 3:32
7 Get On 3:07
8 We Live For The Summer 4:13
9 Self Portrait 3:47
10 You Are The Fire 3:52
11 Don't Let Go 4:58
Je suis étonné que personne ici n'ait évoqué la sortie du dernier Brand New Heavies pourtant disponible depuis déjà le 3 novembre 2014. De là à imaginer que ce combo vieillissant n'intéresse plus vraiment personne depuis l'énième retour et retrait de N'Dea Davenport, je ne franchirai pas ce pas... Il faut dire que le nouveau virage musical entamé par le groupe, nettement plus disco dancefloor (de l'eurodisco d'après les connaisseurs), peut éventuellement laisser perplexe les fans de la première heure : on pourrait en effet penser que le groupe cède désormais un peu trop à la facilité.
Pour ne rien arranger, Brand New Heavies nous a souvent habitué à des vocalistes de très haut niveau mais là force est de constater que la nouvelle chanteuse Dawn Joseph (arrivée sur le précédent album Forward), n'est franchement pas des plus exceptionnelles. J'entends par là qu'elle assure honnêtement le show, sa voix n'est pas déplaisante mais soyons objectif, on perçoit souvent qu'elle est quand même un peu limitée, pour ne pas dire loin d'arriver à la cheville d'une Siedah Garrett, une N'Dea Davenport, voir même d'une Sy Smith.
Et le nouvel album dans tout ça ? Disons qu'il a un peu les mêmes défauts que le précédent, à savoir qu'il pêche parfois à cause de compositions un peu faiblardes. Oui, encore une fois l'inspiration n'est pas tout le temps au rendez-vous, même si une poignée de titres arrivent quand même à faire mouche.
On appréciera le soin particulier qui a été mis sur la production au niveau des vocaux. Ils sont plus léchés, mis bien plus en avant que sur l'opus précédent et c'est vraiment sur ce point que ce Sweet Freaks se démarque de façon positive de son prédécesseur qui était lui un peu trop uniforme et monotone sur la longueur.
Au niveau de la setlist, on notera la reprise assez soulful bien qu'un peu convenue du "Sledgehammer" de Peter Gabriel qui, bonne vieille rengaine recyclée oblige, passe forcément comme une lettre à la poste. Quand au déjà standard "Pleased To Meet Ya", il évoque quand à lui les ambiances funky velours bon chics bon genres déjà entendue sur l'album Shelter, sans en atteindre il est vrai les sommets. En contrepoint, on regrettera à l'inverse que nombres de titres ampoulés comme "You Are The Fire" ou "We Live For The Summer" ne soient que de piètres caricatures de ce que fut le BNH de la grande époque. Autre étrange choix du groupe, l'un des meilleurs morceaux de ce Sweet Freaks, l'entêtant et sautillant "I Love It", ne figure que sur le pressage japonais. Sur ce dernier point, on notera que depuis l'album Shelter, Brand New Heavies se plait à honorer régulièrement le pays du soleil levant avec des inédits de qualité, de quoi fâcher un peu plus encore la vieille Europe.
En résumé, ce Sweet Freaks est (à mon goût du moins) légèrement supérieur au précédent Forward mais reste malgré tout bien en deça de ce qu'a été capable de nous offrir le groupe lors de ses meilleures inspirations (Brother Sister, Shelter...) .
D'ailleurs tous ceux qui ont la chance d'assister au mémorable concert du Cabaret Sauvage (de la fameuse tournée 2008 immortalisée sur le live Indigo) où N'Dea Davenport et le trio ont tout explosé à l'occasion d'un long show best of d'anthologie savent... Un de mes meilleurs concerts de ces 10 dernières années. 
