Titres
A1 Dance To The Music 2:58
A2 Higher 2:46
A3 I Ain't Got Nobody (For Real) 4:24
Dance To The Medley (12:13)
A4a Music Is Alive
A4b Dance In
A4c Music Lover
B1 Ride The Rhythm 2:46
B2 Color Me True 3:08
B3 Are You Ready 2:48
B4 Don't Burn Baby 3:12
B5 Never Will I Fall In Love Again 3:24
Ça vous prend. Parfois on ne sait pas pourquoi.
Mais cette fois ci, je sais.
L'article de Nick Kent sait trouver les mots pour provoquer la fureur de l'envie.
Mais quoi de particulier dans cet article ?
Le fait d'écrire ?
Non, pas suffisant. Même si l'allèchement pointe le bout de sa langue."Depuis maintenant plus de 25 ans, Sly Stone endosse le rôle peu enviable du disjoncté le plus spectaculaire de la musique actuelle, mais il est aisé de comprendre pourquoi il fut une superstar omnipotente entre 1969 & 1973."
Entre mes échanges avec les passionnés de Funk sur le forum "http://funk-o-logy" (Un peu de pub ça ne peut que faire de la réclame) et mes souvenirs de Stand... Il y a un frissonnement.
Continuons à explorer le pourquoi.
Kent à toi :
Houla, Kent, tu es certains de ce que tu avances ? Voyons voir ça :"Il suffit de visionner une copie du festival de Woodstock et de le voir voler le show à tous les autres participants des fameux trois jours d'aout 1969 - Y compris Jimi Hendrix et les Who (Devantf pense alors QUOI même les WHO!!!) Sly crève littéralement l'écran et son énergie est si contagieuse aux côtés de The Family Stone invoquant un enfer funk complexe, que l'intense résultat tient à la fois du gospel joyeux et du vaudou démoniaque"
Dites moi si la vidéo est visible, elle pourrait être censurée
Une alternative sur Daily
Ouf, wouiche... rien à dire, je sens monter en moi comme une envie de ...A part ça, d'autres commentaires, Kent ?
"...Comment Stone imposa sa vision unique d'un combo pop-funk mixte et multiracial qui allait conquérir le monde et changer pour toujours le style et la structure de la musique afro-américaine. Tous, de Mick Jagger et la Tamla à Miles Davis, voulurent prendre des leçons du nouveau maître..."
Ça commence à me chauffer tous ces témoignages. Quand même Mister Miles lui même."La première fois que j'ai entendu Sly, relate le légendaire trompettiste Davis dans son autobiographie, j'ai presque usé les albums Dance to The Music, Stand & Everybody is a star. Ce qu'il faisait sonnait vraiment méchant, et son groove possédait toutes sortes de nouvelles dimensions funky. C'est lui et James Brown que j'avais en tête quand je suis entré en studio pour enregistrer On The Corner"
Et puis un mot est lâché. MÉCHANT.
Il vous faut savoir (quand je dis falloir c'est juste une tournure, en fait rien ne faut) que je quitte un roman de Pelecanos "King Suckerman", que j'entre dans l'autobiographie de Iceberg Slim "Pimp".
Je retrouve ma fascination d'adolescent plutôt maigrichon pour les individus plein d'assurance, de suffisance et de force qui en imposaient à leur entourage. Combinaison d'un talent (au choix), de séduction, de manipulation avec ce fond de méchanceté (un signe de stupidité que dans mon aveuglement de gamin je ne distinguais pas)
Quel rapport avec tout ce billet ?
Lisez moi cette anecdote rapportée à Kent et vous comprendrez :
Moi, j'ai vu le film devant moi, j'y ai ajouté tous les clichés à ma disposition. Un peu de Blaxploitation, canicule nocturne, New-York. Quelques filles dans un coin, des musicos écroulés dans l'autre. Des traces de Coke. Miles assis et un Sly fou furieux qui agrippe … Merde, M. Davis quoi !!"Une nuit, Miles déboule dans l'appartement new-yorkais de Sly à Central ParkWest, va directement au home-studio, s'installe à l'orgue de Sly et commence à jouer l'un de ces accords éthérés sur neuf notes. Sly, qui est dans sa chambre hurle : "Mais qui se sert de mon putain d'orgue ?" En rappliquant, il lui dit "Miles, dégage ton cul de là, n'essaye pas de jouer cette merde vaudou ici, casse toi" Miles part et je dis à Sly : "Tu parlais à Miles Davis" Lui : "J'en ai rien à branler, il n'aurait pas dû jouer cette merde sur mon orgue" Mais Miles s'en fichait. Le jour d'après, il était de retour."
Alors déclic malsain mais déclic quand même :
Je me jette sur le live de Fillmore "Are you ready" "Dance to the music" "Love city"
Puis je découvre un album studio que je ne connaissais pas : "Dance To The Music"
Le titre, et cette voix de gamin bien hargneuse : "Dance To The Music" comment ne pas reconnaître qu'une fusion terrible se déroule face à nos oreilles : Funk &Rock. Ces échanges de vocaux, ces cris...
"Higher" Pas de suite, démarrage plutôt sympa – et ce n'est pas ce que je demande – le potentiel pour la scène devient évident au solo d'harmonica. Mais il faudra attendre l'ambiance live pour dégager ce diamant de sa coque.
À partir de "I Ain't Got Nobody (For Real)" vient l'idée que l'on tient là un grand album, la musique l'emporte sur mon déclic initial. Fini la fascination, ici c'est d'admiration dont j'ai envie de parler : Miles devait être sincère quand il parlait d'avoir usé cet album. La musique l'emporte, les images et références se bousculent : Rolling Stones, Dylan, Doors...
"Dance To The Medley: Music Is Alive-dance In-music Lover" pour nous achever. Déjà cette version studio emporte tout, nous emporte. Quoi vous dire : Cette impression de perfection, les placements sophistiqués des vocaux et des choeurs, les touches d'instruments Orgue, cuivre, guitare juste ce qu'il faut. La rythmique, je ne sais plus Rock ? Funk ?
On s'en fout.
http://www.deezer.com/track/534577
Revpop évoque souvent le travail élaboré de la Soul symphonique. Qui semble s'opposer au Funk davantage animal, physique, spontané. Il existe ce Funk.
Mais Sly sait l'apprivoiser et le traiter en studio pour obtenir des … Je sais pas comment le dire. Des instants rares mais heureusement, enregistrés.
Et ensuite ? "Ride The Rhythm" C'est le sale titre qui profite que vous êtes déjà à terre pour vous achever à coup de riff.
http://www.deezer.com/track/534578
"Color Me True" Ce son déroutant, comme un Creedence Soul rejoignant la folie... Puis le Rythmen Funk reprend ses droits. Merde, je m'étais à peine relevé.
Tiens je le vois bien, mon Iceberg Slim, dans son costard de Mac à 300$, clope au bec, arpentant et sachant avancer sur le bitume. Le regard dirigé bien au loin, pas de passants à craindre, ils n'auront qu'à s'écarter.
http://www.deezer.com/track/534579
"Are You Ready" j'en suis au stade de l'hypnose. Subjugué. Je ne suis plus certains de mon jugement. Et pourtant, je note bien que le titre fini en baissant le son, je déteste et retrouve ma lucidité.
http://www.deezer.com/track/534580
"Don't Burn Baby" "I'll Never Fall In Love Again" "Soul Clappin'" … AMG juge – M. Stephen Thomas Erlewine – cet album imparfait (Not perfect en moins agressif) Face à un Sly de 1968 il n'aurait même pas fini sa phrase, en descendant les escaliers quatre à quatre, le tête bien enflé il aurait peut-être croisé un Miles Davis tout penaud.
Voilà avant de vous quitter je me refais un "Everybody Is A Star" une chanson POP, oui POP, belle à pleurer.
Sly a hélas bien vite déconné et c'est tant pis pour nous.