

Titres
A1 Action Speaks Louder Than Words 3:24
A2 Time Machine 4:32
A3 My Mind Is Hazy 4:42
A4 Confusion 4:12
A5 Pretty Pimpin' Willie 4:00
B1 Tin Man* 3:21
B2 Chocolate Pleasure 3:36
B3 People 2:54
B4 Ain't Nothin' But A Thing 2:59
B5 Out Among The Stars 5:35
Crédits
Ernest Dabon : basse
Mario Tio : guitares
Dwight Richards : batterie
Dwight Richards, Kenneth Williams, Franck Richard : percussions
Dwight Richards, Franck Richard : chant principal
Robert Dabon, Dwight Richards, Franck Richard, Joseph Smith III, Amadee Castenell Jr. : chœurs
Robert Dabon : claviers
Joseph Smith III, Amadee Castenell Jr : cuivres
Compositions : Chocolate milk , except B1* : Dewey Bunnell
Production, arrangements : Allen Toussaint
Pour une brève présentation : Chocolate Milk est un groupe de Funk soul [1974-1983] originaire de Memphis /Tennessee mais qui dès le début va assez rapidement se relocaliser à la Nouvelle Orléans, après y avoir auparavant accompagné en studio une immense figure locale multi instrumentiste, qui n'est rien d'autre que Allen Toussaint, dont on ne compte plus les faits d'armes, les multiples collaborations de choix ( The Meters, Paul Mc Cartney & the Wings, Solomon Burke...) ni même les productions à succès (Pointer Sisters/Yes We Can Can, Labelle/Lady Marmelade). Le groupe à part entière a été fondé en 1974, à l'initiative et autour du saxophoniste et flûtiste Armandee Castenell; c'est donc sans surprise que des cuivres léchés seront omniprésents sur ce 1er album, produit donc par leur ex-employeur de studio, Allen Toussaint.
Sans passer par 36 chemins, soyons clairs : cet album est un Chef d’œuvre absolu ! Pour moi, j'emploie même souvent le terme "pièce de musée" quand le kiff déborde le vase. D'ailleurs, remarquez qu'une fois n'est pas coutume, j'ai dû faire une croix sur ma fameuse rubrique "Tuerie-o-mètre" attribuant des "notes" à chaque titre; pourquoi ? Bah parce que là, de la piste A1 à la B5, on baigne en apnée dans l'excellence, donc aucune hiérarchie précise pour ma part.
Le disque démarre donc en trombe avec le tonitruant "Action Speaks Louder Than Words", ultra frais pour l'époque, avec des sonorités futuristes à donner les "chocottes" au mastermind des claviers Herbie Hancock, à peine installé en grand maître sur ses/ces Terres à l'époque. Mais fausse alerte (diront les gardiens Hancockiens du temple) car il s'agit en fait d'un sax de Castenell , "dopé" d'une pédale à effet. Comprendre que : pendant que des Eddie Hazel, Jimi Hendrix etc alignaient des prouesses guitaristiques au delà des normes, d'autres gars de l'ombre allaient déjà aussi au delà des attributs standards des cuivres. "Lyricalement" parlant, le morceau est assez engagé. Si le spoken word & les protest songs avaient déjà trouvé en un Gil scott Heron leur principal prêcheur (un enfant du Tennessee également) La "New Orleans " se trouve(ait) être le lieu le plus symbolique où leur donner plus d'écho. Ce sera donc le 1er single de l'album. Ce titre aura traumatisé (dans le bon sens du terme) une frange d'ex futures stars du Rap, à l' image de Eric B & Rakim, ou Notorious BIG.
Action Speaks Louder Than Words
"Time Machine " Les motifs futuristes persistent d'entrée de jeu, le chanteur qu'on confondrait facilement avec un Gil Scott-Heron dont on parlait précédemment, nous transporte ici à bord d' une sorte d'ENTERPRISE (Star Trek) Funk Soul. L'influence jazz & blues d'Allen Toussaint empeste le vaisseau de bonnes vibes. Un voyage dont je ne vous garantirai pas le retour une fois le titre lancé (Et Doc Emmett Brown non plus


Time Machine
On sort de la Time Machine, personnellement "My Mind Is Hazy"


My Mind Is Hazy
"Confusion", boucherie groovy, là on semble bien être revenu à bon port entre 1975 & 1977, atterrissant en pleine course poursuite d'un épisode Tendu de Starsky et Hutch. Dans ce titre on entend les sirènes d'une voiture authentique, il s'agit de la Rolls Royce personnelle d'Allen Toussaint. Les cuivres quant à eux fanfaronnent sévère; section cuivre qui semble tout droit sortir d'une troupe festive lors d'un jour de fête sur Bourbon Street. Sans parler de ce solo piano qui défriche Tout au passage.
Confusion
"Pretty Pimpin' Willie", un morceau Funk bouncy mais qui fait dans une retenue qui n'est cependant pas pour me déplaire. Là on est un an avant que Johnny Guitar Watson ne plante le concept du personnage "pimp" dans le décor Funk/soul. Ici, on y faisait déjà allusion. En effet, ici ce "Willie", est un peu la mascotte de base du pimp, avec tous les clichés qui vont avec...
Pour l'anecdote, au début des 2000s, aux USA, au début de l'invasion des rappeurs du Sud (qui prédominent encore aujourd'hui), un natif de la Nouvelle Orléans aura connu un succès considérable sous ce pseudo :
Pretty Willie ce clip ne donnera pas l'idée idée la plus exhaustive sur l'attitude PIMP, mais c'est déjà ça.
Pretty Pimpin' Willie
"Tin Man'", première ballade, MAIS toujours dans un esprit très soulfULL et pastel, également premier titre non composé par le groupe, puisqu'il s'agit d'une reprise du groupe FolkAmerica (dont Michael Jackson avait pour sa part réadapté leur hit "A Horse With No Name"). Castenell dira que ça aura été un moyen vain pour eux de récupérer une autre audience, ou plutôt WASP si on doit appeler un chat un Chat. En bon amateur de Folk (le bon, car y'a de la merde aussi) musicalement j'ai une préférence pour la version d'America, mais ici, cette voix " Gil Scott-Heronisante" me TASE d'émotion. D'autant plus que je suis un gros fan de Gil-Scott Heron.
Tin Man
Place au très bien nommé "Chocolate Pleasure". TUERIE AMBULANTE!! Avec une flûte arabisante, et un groove allant flirter avec les frontières P-tanesque de George Clinton.
Chocolate Pleasure

People', un autre morceau à donner le tournis, avec sa BASS d'outre-tombe à tondre au laser le crâne d'un chauve

People
Le supplice n'est pas terminé Funkateers !

Ain't Nothing But A Thing
"Out Among The Stars" , la deuxième ballade envoûtante. chaque note se délecte à se lécher les doigts.

Cette fois notre diamant est bien serti. Appelez ça comme vous voudrez, pour ma part je dirais que c'est juste pour le peu, 10 pierres précieuses qui ont muté sur cette galette. Sans appel, un disque essentiel excellentissime ! Le genre d'objet à ramener dans l'espace pour adoucir d'autres espèces à défaut de les conquérir.
Tous ceux qui connaissent le groupe doivent ou devraient déjà posséder cette pièce. Et en bon classique, ce n'est ni rare, ni trop cher. (LP comme CD)
Côté rééditions LP, il y a eu cette année une version remasterisée pressée uniquement à 1000 exemplaires dans le monde pour le record store day. A mon avis il n'en reste pas des masses

Pour les rééditions CD. En 2011, l'incontournable Big Break records s'en était chargé, avec un livret doté de quelques infos et anecdotes intéressantes.