Pochette intérieure avec paroles sur fond noir.
Titres
A1 The Real Deal (Part I And II) 7:03
A2 Are You With Me? 4:48
A3 Stone Cold Lover 5:12
B1 It's Alright With Me 5:32
B2 All In My Lover's Eyes 5:13
B3 I'll Do It All For You 4:20
B4 Under The Influence 5:42
Crédits
Fred Zlotkin, Jonathan Abramowitz : Violoncelle
Gene Orloff : Direction
Kevin Jones (B1) : Congas
Everett Collins (B1) : Batterie
Alfred V. Brown, Mitsue Takayama : Violon Alto
Fred Buldrini, Gerald Tarrak, Guy Lumia, Harold Kohon, Harry Lookofsky, Marilyn Wright, Winterton Garvey : Violons
Arrangements (Cordes), direction : Chris Jasper
Enregistrement : Bearsville Studios, NY.
Enregistrement (A2, B2) : Conway Studios, Los Angeles, CA.
Enregistrement Cordes : Penny Lane Studios, NY.
Overdubs (voix) et remixage : Conway Studios, Los Angeles.
Mastering : Allen Zentz Studios, Los Angeles.
Masterisé par : Brian Gardner
Producteurs, compositeurs, arrangements : The Isley Brothers
On continue dans les ‘innovations’… Cette fois-ci exit les cuivres, les cordes restent, mais on enregistre des titres à L.A., Chris Jasper qui se prend soudainement pour Gene Page arrange et conduit la section de cordes…
Une pochette où le truc qui flashe le plus est la table de craps du Casino d'Atlantic City tandis que les frangins sont alignés dans l'accoutrement le plus sobre depuis quasiment une décennie. On pourrait presque être habillés comme eux! (Si !!!!
)Décidément avant de poser la bête sur la platine, on se dit qu’il va falloir s’accrocher parce que l’expérimentation douteuse de l’album précédent (Inside You) pourrait bien se reproduire.
Un coup d’œil sur les résultats qu’obtiendra ce nouvel opus suffit à indiquer que la descente amorcée s’accélère.
3 Singles extrait du LP, "The Real Deal" (#14 R&B en juin 82) ne rentre même pas dans le Top 10, puis viennent "It’s Alright With Me" (#59 en octobre) et "All In My Lover’s Eyes" (#67) qui débute le 25 décembre 1982, pas un très beau cadeau de Noël pour les six garçons qui ne semblent plus dans le vent.
L’album montre les mêmes signes de faiblesse en atteignant péniblement le #9 dans le classement Soul et #87 en Pop…
Pour un groupe que le Billboard classe 9ème de tous les temps parmi les artistes Soul, ça la fout mal…
L’influence grandissante de Chris Jasper et de ses synthés ne me dit rien qui vaille, il s’occupe même totalement des cordes, se permet de rajouter des overdubs de synthé basse par-dessus Marvin, et, crime de lèse-majesté ultime, de SA propre voix par-dessus celle de Ronald ! Inconcevable ! Si ça vous choque, imaginez que par-dessus le marché il va doubler certaines parties de Ronald au vocoder ! (SIIIIIIIIII !)
Rappelons que Chris Jasper fait partie de la ‘famille’ car sa sœur a épousé Rudolph Isley.
Pas étonnant que les dissensions entre membres du groupe prennent de l’intensité.
Le titre de l’album démarre ce nouveau disque sous de meilleurs auspices que ce à quoi l'on pouvait s’attendre. De toute façon, pire qu’Inside You je ne pouvais même pas l’envisager. Bref, malgré quelques synthés assez malvenus, le groove est très Isleyien, la guitare d’Ernie cocotte sévèrement, et l’ensemble, même si assez loin quand même de leur meilleur niveau, fait taper du pied. On sent que Chris a écouté Prince et Rick James et s’en est inspiré car ses petites interventions sonnent définitivement comme des influences extérieures!
"Are You With Me"… Ouille… Le vocoder de l’intro (même pas à la Zapp, ce que j’aurais pu tolérer) est horrible, Marvin se fait remplacer par le synthé basse du décidément omniprésent Chris. Ernie tente d’envoyer quelques riffs, mais la batterie électronique (qui submerge l’industrie musicale d’alors) est juste ‘too much’ pour les pauvres tympans. A 2’16’’ Ernie tente de rattraper l’affaire avec un solo bien saignant, mais le groove synthétique sous jacent tombe à plat. Le refrain n’est pas non plus terrible. A 3’31’’ il montre pourquoi il est l’un des descendants naturels de Jimi Hendrix avec un autre solo vraiment inspiré. Dommage que le contexte soit autant en sa défaveur.
"Stone Cold Lover" reprend là où le précédent groove s’arrêtait… Synthés à gogo, vocoder robotique, mais bizarrement ça fonctionne un peu mieux, tout d’abord parce que la voix de Ronald me semble plus convaincue, et puis Ernie s’arrache la peau des doigts sur la terrible rafale qu’il déclenche à 2’51’’. Ah merci Ernie pour cette énergie inépuisable. Comme le groove est bien métronomique et engageant, ça passe bien à mon humble opinion.
On passe à la face B. Et avec toujours les exaspérantes interventions de Chris. Il a dû écouter "What A Fool Believes" des Doobie Brothers parce que son petit riff au synthé y ressemble comme deux gouttes d’eau! Mais quand il n’envahit pas le tableau, ça passe sur la force de la mélodie délivrée par Ronald. On est toujours dans du midtempo (donc beaucoup moins de ballades que sur Inside You sur lequel j’ai déjà abondamment répandu mon ire !
). Ce qui me plaît le plus sur ce morceau c’est le refrain… Baby it’s alright with me yeah… A noter que Rudolph et O’Kelly sont partis se fumer une clope pendant l’enregistrement et qu’on a traficoté dans leur dos, car les voix sont seulement assurées par Ronald (of course) et Chris Jasper (encore lui). Nul doute que la plaisanterie a dû les faire rire!"All In My Lover’s Eyes" (le 3ème single) suit. Tiens une ballade. Ça faisait longtemps. Beau solo d’Ernie en intro sur un synthé basse. Fioritures au synthé en mélodie et en basse. On ne peut pas dire que c’est mauvais mais c’est quand même pas mal synthétique comme approche si on excepte les interventions très inspirées (sur tout l’album) d’Ernie.
"I’ll Do It All For You" Une nouvelle fois la colonne vertébrale du titre est laissée au synthé basse de Chris. Heureusement Marvin, qui ne veut pas se retrouver au chomedu, balance quelques petites interventions slappées par-dessus quand on lui donne le feu vert. Les chœurs des Isley dont bien présents cette fois-ci. Rudoph et O’Kelly ont du revenir de leur trip au café du coin.
"Under The Inluence" conclut ce disque mais je n’ai pas pu trouver d’extrait à partager. Dommage car il s’agit d’un blues (une rareté chez eux) avec un Ernie au sommet de sa forme Hendrixienne et franchement une des bonnes surprises de ce disque.
Bref sans casser la baraque, le disque réconcilie avec les Isley après l’infâme Inside You, et si on arrive à écouter sans se focaliser sur le synthé du Maestro Chris, on peut prendre quelque plaisir à sortir le disque de sa pochette. En tout cas ça fait longtemps qu’Ernie n’avait pas exprimé son talent de si belle manière, et ça fait du bien.
