Randy Watson
On débat souvent de la hiérarchie entre artistes classiques qui ont vendu des millions d'exemplaires de disques et popularisé notre musique favorite, et artistes obscurs n'ayant enregistré qu'une poignée de galettes, parfois une ou deux, sortis des oubliettes de l'histoire musicale au gré des modes ebay ou de compilations élaborée par des grate-diggers et autres DJ ayant pignon sur rue dans le "milieu".
Je suis en règle générale du coté des premiers mais, les exceptions faisant la règle, j'aimerais parler aujourd’hui d'un grand oublié de l'histoire de la musique, un génie méconnu de la soul et du funk 80, donc la réputation n'a pas encore été véritablement rétablie, et pour cause : les traces vinyliques de son oeuvre musicale sont maigre, à part un single identifié ayant un jour battu des records sur ebay (5662 $ en état G-), rien, keutchi, le néant total.
Il faut savoir que l'homme n'a jamais fait la moindre concession au show business, a volontairement voulu s'en tenir à la substantifique moelle du funk, sans entrer dans les circuits commerciaux qui auraient pourtant sans aucun doute projeté la lumière sur son exceptionnel talent. En fait, il a surtout consacré sa carrière à ce qui lui tenait le plus à cœur, son public, le seul, le vrai, le mélomane, celui qui, immunisé contre la soupe commerciale déversée sur les ondes des radios FM, sait reconnaître la valeur véritable d'une œuvre musicale authentique. Toujours en tournée, ce newyorkais d'origine, authentique bête de scène, a préféré arpenter pendant 3 décennies les salles les plus modestes des USA, de Seattle à Whashington DC en passant par Brownsville, avec son fidèle groupe de musiciens aguerri au funk le plus pur, les Sexual Chocolate.
Ceux qui ont eu la chance de le voir se produire sur scène à l'occasion de son World Tour de 1988 en gardent un souvenir incrédule et ému. Je veux parler bien entendu du merveilleux Randy Watson.
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Hélas, aucune véritable trace vinylistique de sa carrière trentenaire n'est disponible sur le web. Et pratiquement aucune image filmée n'existe, il se raconte même qu'il détrusait méthodiquement les rares bandes vidéos enregistrées lors de ses performances. Heureusement pour les fans, pour les véritables amateurs de musique, pour les fatigués d'un funk commercial facile, il demeure un document unique, et exceptionnel : son interprétation sublime du classique de Michael Masser et George Benson "Greatest Love Of All", filmée à l'occasion d'un gala de charité organisé par le révérend Brown en décembre 1987 dans le Queens.
Je vous laisse donc savourer ce moment rare, cette pièce d'anthologie. Ça me fait mal de dire ça, mais à coté, Benson et la défunte Whitney Houston peuvent aller se rhabiller :
