J'ai écouté l'intégralité de ce coffret.
Impression gobalement positive en ce qui me concerne. Rien à redire sur le contenu des trois premiers CD. Le premier, dans un sympathique clin d'oeil à la culture Grindhouse, démarre avec le générique bien bourrin du "Planet Terror" de Rodriguez. De part sa thématique horreur, il est de loin le plus orienté années 80 du package et de ce fait dégouline de synthés mais avec des classiques comme "Tubular Bells" ou "Suspiria", inutile de préciser que tout ceci passe comme une lettre à la poste. Des nappes de claviers il y en a ici à profusion et pour tous les goûts, du minimalisme d'un Carpenter jusqu'à la sophistication d'un Goblin. J'ai bien aimé au passage la transition entre "Inferno" et Psycho" , deux titres qui à ma grande surprise s'enchaînent ici à la perfection, malgré leur différence d'âge et de style. J'ai noté également les étonnantes similtudes entre la musique de "Rosemary's Baby" compilée ici et le thème du film "L'Oiseau Au Plumage De Cristal" de Morricone (non présent dans Soundtrack Maniac mais chroniqué sur le forum), nul doute que l'un a inspiré l'autre. Sinon sans surprise pour les funkateers, la musique des "Gants Blancs Du Diable" (rééditée chez Vadim) se révèle être une des B.O. les plus groovys de la sélection cinéma fantastique. Coup de coeur enfin sur le titre signé Fred Pallem & Le Sacre Du Tympan que je découvre ici.
Introduit par un thème 70's culte, remis au goût du jour dans le "Boulevard De La Mort" de Tarantino, le deuxième CD est, de Lalo Schifrin à Roy Budd, très représentatif de la rubrique soundtrack de Funk-o-logy. De "Bullitt" à "Vanishing Point", ce disque, poisseux comme l'asphalte brûlant, baigne dans le gros groove et les vapeurs de gasoil toxiques. Le soundtrack banjo redneck façon "Court Après Moi Shérif" de "Delivrance" et celui très électronique des "Granges Brûlées" de Jean-Michel Jarre font certes un peu diversion mais le track listing se révèle une fois de plus ici cohérent et homogène.
Le troisième disque donne la part belle au son italien et à la culture flower power (incluant les superbes "Beyond The valley Of The Doll"s et "The Road To Salina") dans sa version la plus funky avec des hymnes easy listening signés Stelvio Cipriani, Goblin ou Nico Fidenco. A ce stade de l'écoute, deux belles découvertes en ce qui me concerne, un titre de Morricone ("Forza G") et ce thème infectieux de La Cité De Dieu qui m'évoque irrésistiblement le "Ape Shuffle" de Lalo Schifrin.
Le quatrième disque qui, musicalement part dans tous les sens, est trop foutoir et branchouille à mon goût. Je le note comme le plus faiblard du lot et je n'ai d'ailleurs pas saisi toutes les références cinématographiques mais j'ai noté le radical changement d'ambiance avec les autres CD. Les 4 premiers titres sonnent un peu hors sujet pour moi, j'ai notamment beaucoup de mal avec le Kavinsky et le Warren Zevon. Vient ensuite le punk bordélique des Ramones pour l'hommage "Cormanien" de rigueur et le métal de Rob Zombie qui ne m'a pas fait vraiment trippé. La première bonne surprise de cette quatrième sélection s'intitule The Marketts, il s'agit d'un groupe 60's qui repique un gimmick culte de "La Quatrième Dimension". Vient ensuite le thème soul british très rare de "Moon Zero Two", une des grosses pièces du lot pour tout fan de B.O. sixties qui se respecte; sans oublier la pop suave et les vocalises chrooners du fabuleux "Barbarella" qui achèvent d'enfoncer le clou. La sélection enchaîne avec du Alice Cooper période eighties, deux gros classiques blaxploitation (Willie Hutch et Donny Hathaway) et s'achève sur le jive rocailleux de "Screamin' Jay Hawkins" et "Dr John". En ultime bonus, une grosse curiosité chantée par l'ingénue Miou-Miou, qui semble singer un peu pour l'occasion le registre vocal de Brigitte Bardot, vient cloturer cette sélection gargantuesque.
J'ai donc bien apprécié la richesse de cette compilation mais j'émet en réserve un bémol sur le design du packaging que je n'ai pas aimé. La fille sur la couverture qui fait un peu illustration cheapos et la charte colorée du Grindhouse de Tarantino/Rodriguez reprise une fois de plus ici, ça frise l'overdose. D'autant que Warner avait déjà précédemment utilisé ce genre de visuel, avec un peu plus de réussite, sur son box 8CD "B-Movie Archive" :
http://www.amazon.fr/B-Movie-Archives-C ... B002HZCICY Mais on conviendra là que c'est juste histoire d'émettre une critique face aux déluges de louanges, car ce box, pour la majeure parti de sa sélection, vaut l'investissement.
