

Bobby Pearson, trahi par un supposé frère, se vengea et, dans la foulée, composa et enregistra une énorme bombe (dans tous les sens du terme) disco de près de dix minutes, son opus magnum, "sa dernière oeuvre avant de mourir", que l'on retrouve ici sous le nom de "25 Hours".
Tout commença il y a quelques années quand Bobby rencontra son homonyme le bel adolescent Danny Pearson, qui déjà à l'époque avec sa moustache "Pencil" à la Clark Gable et son casque de cheveux d'or attirait autour de lui hommes et femmes, dont l'illustre Barry White qui le voulait absolument dans son écurie, cette fois ci, uniquement, pour ses talents de chanteur.
Bobby lui fit découvrir nombre de ses compositions, mais rien à faire, ce qu'il présentait de temps en temps comme son frère ou parfois comme son cousin éloigné - par peur des courroux de certains producteurs -, ce Danny donc, à chaque fois, fermait la porte tout en lui rétorquant "Barry White est peut-être un gros pachyderme mais il a la classe, lui ".
Vous imaginez qu'à la sortie, en 1978, de Barry White Presents Mr. Danny Pearson, notre Bobby se ferma comme une huitre et devint pratiquement autiste. Et la renaissance fut ce 45 tours.
Dans la hantise que le Barry de son cher Danny lui vole sa création, il recouvrit d'un épais brouillard tout ce qui toucha à cet enregistrement.
Tout d'abord qui est ce LANIER en lettre capitale ? Est ce le groupe Lanier & Co ? ou bien Erwin Lanier ? Ou un vulgaire pseudo, mais de qui ?
Nul ne le sait. Et pourtant les célèbres Peter Brown et Patrick Adams lui donnèrent carte blanche sur leur label Clarence Music Records. Bobby, tout heureux de cette chance, en profita un max.
Sa vengeance ne pouvait qu'engendrer le plus beau climax de toute l'histoire de la musique, juste après Tristan & Yseult bien sûr, c'était son objectif personnel.
Pour y arriver et pour garder l'effet de surprise (le coup de poignard final) il mit tous les ingrédients qu'il fallait pour créer des fausses pistes : une introduction Modern Soul avec voix falsetto à foison, des choeurs discoïdes, suivie d'une longue plage instrumentale aux pulsations afro funk secouées par un saxo hurlant à la Fela, puis c'est au tour des violons de monter crescendo créant cette catharsis qui va exploser en plein vol dans la dernière minute sous les coups de boutoir de guitares heavy jusqu'au moment final et solennel :
des explosions de bombes, puis les pleurs du petit Bobby se font entendre, au lointain, sortis des ruines.
Oh mon pauvre Bobby !

Tout ça parce qu'à chaque fois qu'il voyait Bobby, l'éphèbe Danny Pearson haussait les épaules et, négligemment, se pinçait le nez qu'il avait si fin que l'ombre légère de sa courbure effleurait, à peine, sa fine moustache à la Clark Gable.
25 Hours :
Le modern soul Blinded (By The Qualities Of You):
Petite photo de Danny Pearson :
