Dirty Walt And The Columbus Sanitation – To Put It Bluntly
(Triple X Records 51276-2, 2000) US CD
Attention aussi car mon appréciation de cet album risque d'être très subjective! Car je suis un grand fan de Fishbone et tout particulièrement de Walter Kibby alias Dirty Walt (surnommé ainsi du fait de son goût prononcé pour l'herbe de haute qualité et le porno de seconde zone) , trompettiste et chanteur du groupe (il chante peu sur les albums mais nous régale de ses inénarrables interventions vocales en live).
En 2000, Dirty s'enferme dans le Nuttsack (le studio de Norwood, bassiste de Fishbone) pour y enregistrer son premier album solo "To Put It Bluntly". Il fait appel à Fishbone comme backing band de luxe et nous délivre un album de funk pur et dur mais au son tout à fait moderne.
"Who Do You Believe" et "Do You Have A Mind Of Your Own" ouvrent l'album. Avec "Don't Call That Man A Pussy", ce sont les seuls morceaux "sérieux" de l'album, tout le reste ne sera que fumette, picole et sexe. Le premier fait référence au "Big Bang Theory" de Parliament. Norwood y est excellent: sa basse joue loose mais on the one. Le second est plus rock et suivi de "Nothin But A Thang", morceau lourdissime teinté de synthé west coast. La voix de Dirty Walt est unique: celle d'un soulman de cartoon au trémolo de crapeau (désolé, je ne saurai transcrire ça autrement).
"Nuttmeg World", complétement déjanté, rappelle une nouvelle fois le P mais il est déjà clair qu'on se trouve sur un autre terrain: celui de la Nutmeg Music, style partagé avec un autre groupe de Los Angeles, Weapon Of Choice. Sur une ligne de basse slappée et sans queue ni tête, Dirty Walt nous décrit les effets de la muscade (dont la prise est tout à fait déconseillée) comme Lou Reed n'aurait su le faire.
"Rolling In Many Blunt Ways" suit le même délire mais en nous parlant de blunt, péché mignon et seule véritable passion, apparement, de Dirty.
"I Need A Swig" est ce que l'on pourrait appeler du funk hardcore. Basse, batterie, guitare et rien d'autre. Le groove est tout à fait irrésistible. C'est une mise à jour d'un vieux morceau de Fishbone, "Just Call Me Scrooge", ici débarrassé de ses synthés et gimmicks 80's pour lui préférer un funk sec et véritablement méchant.
"Swisher Sweet" poursuit sur un ton plus rock. Walter nous y parle de sa marque préférée de blunt (comme quoi le sujet est inépuisable). Le ton est grave et Walt met une telle conviction à parler d'un sujet aussi léger (il ne serait pas d'accord mais bon) que cela force le respect.
"Don't Call That Man A Pussy" est presque soul tandis que "Understand Me" achève l'auditeur avec un Norwood décidément très inspiré à la quatre cordes.
Cet album est un véritable fétiche pour moi. J'ai beau le retourner dans tous les sens, impossible de dire ce qui fait son charme magnétique. Je n'arrive tout simplement pas à m'en lasser!