Windy City - Let Me Ride (Chi Sound Records CH-LA691-G, 1977)


Titres
A1 Introduction: Windy City Theme 1:32
(L. Honore, T. Washington)
Arrangements – Tom Tom 84
A2 (So You Think) Somethin's Missin' 2:19
(R. Bennett)
Arrangements - Tom Tom 84
A3 Win Or Lose 3:06
(S. Dees)
Arrangements – James Mack
A4 Gimme Some 3:32
(R. Bennett)
Arrangements – James Mack
A5 Feeling Like I Don't Belong 3:22
(D. Butler)
Arrangements – Tom Tom 84
A6 Let Me Ride 3:55
(R. Bennett)
Arrangements – James Mack
B1 Learnin' 3:18
(C. Winbush, D. Butler, M. Butler, R. Bennett, R. Butler, S. Beasley)
Arrangements – Tom Tom 84
B2 Good Guys Don't Always Win 3:28
(S. Dees)
Arranged By – James Mack
B3 Fool Or Your Man 3:21
(S. Dees)
Arrangements – James Mack
B4 I've Got Mine 3:30
(D. Butler)
Arrangements – Tom Tom 84
B5 If By Chance 5:24
(D. Butler)
Arrangements – James Mack
Crédits
Direction musicale : Sonny Sanders
Producteur : Carl Davis
Bien des années avant, aux origines profondes, Windy City ou "Ville aux Vents" s'appelait dans le patois français (colonisateur) de l'époque "Checagou" qui signifie "marécage" ou "skunk" (bête puante) ce qui ne laissait guère présager des Splendeurs SOUL qui allaient éclore, en vaste colonie, dès les débuts des années 60, au sein de ses plus beaux jardins : Come To My Garden nous invite sa prêtresse Minnie R.
Entrons dans la ville.
Juste en préambule: comme chacun sait, La SOUL possède ses 2 Tours : La Motown, Usine à hits, sise à Detroit, et Stax, Terre des racines, sise à Memphis.
Mais il ne faut pas oublier la SOUL de Chicago, tapie à l'ombre de ses monuments, caméléon de ses maîtres à penser à ses débuts, puis tel Protée, la coquille éclata, pour découvrir un courant authentique et protéiforme aux multiples tentacules.
Nous allons retrouver ici le vertige des oppositions : comment concilier la rudesse des sons traditionnels "Southern" aux accents "Gospels", aux couleurs "Blues" avec la luminosité des mélodies et une richesse harmonique insoupçonnée ? Tout cela traversé par les arrangements les plus baroques et les orchestrations les plus sophistiquées.
C'est le son du Chicago Soul, et au lieu de vous égrener la liste (sans fin) de ses artistes, j'aimerais plutôt rendre hommage à tous ses labels, tous plus mythiques les uns que les autres :
"Vee-Jay, Constellation Records, Chess Records, Mercury Records, OKeh, ABC-Paramount, One-derful, Brunswick et son label subsidiaire Dakar Records, et Curtom le label de Curtis Mayfield".
Fin de l'introduction : pour revenir sur ce groupe "Windy City" et ce LP "Let Me Ride" dont on ne sait pratiquement rien si ce n'est qu'il a été produit par l'un des plus grands : Carl Davis sur son label Chi-Soul en 1977.
C'est l'un des derniers grands groupes vocaux de Chicago, un "Harmony quintet" qui rivalise avec les plus beaux oripeaux de la "Côte Est" : car il faut savoir que les meilleurs groupes d'Harmony Soul viennent à peu près tous de l'East Coast Indie" (Indie sous entend : petits labels aux trésors cachés).
Ce disque s'ouvre sur un hymne à la ville "Windy City Theme" qui se révèle surtout être un monstre de "Dance-floor" killer : quelle intensité dans les premières secondes avec ces cuivres à réveiller un mort ! Ce morceau, dans sa version album, est malheureusement trop court (1'34") pour apprécier ce joyau il faut absolument l'écouter en 45 tours.
Une des spécificités de cet album, par rapport aux classiques "Harmony Soul", vient qu'il mélange des supers grooves Up tempo avec des ballades aux harmonies les plus langoureuses.
"Something's Missing" avec son refrain en forme de Boomerang, "Learnin'" pulsé par un phrasé jazz funk, et the best of best "I've Got Mine" uptempo old School sur une mélodie sautillante et fédératrice, finalisent le tableau en terme de tueries purement "Groove".
Sur les ballades, les harmonies sont définitivement "tremendous", sans aucun cliché : un véritable baume à l'âme. On voudrait toutes les citer, les monter toutes en épingle à la face de ce monde gris pour lui redonner des couleurs "arc en ciel".
A tout Seigneur, tout honneur, commençons par l'une des deux compositions de Sieur Sam Dees, en personne, "Fool Or Your Man" un véritable chef d’œuvre digne de son opus The Show Must Go On ou comment fondre, dès que le diamant se pose sur la galette, happé dès les premières secondes par des harmonies que seul le grand Sam sait concocter !
Le titre éponyme de l'album est tout aussi superbe, tout en douceur, en soul retenue, falsetto et choeurs enchaînés sur un fil d'équilibriste.
Comme tout classique, on garde le meilleur pour la fin et c'est "If By Chance" qui s'y colle : c'est une ballade jazzy où tout n'est que légèreté et instants diaphanes, seule une voix au falsetto fragile surnage et entonne sa mélodie...
C'est pour moi l'un des grands albums d'Harmony Soul des années 70 (La note suivra en conséquence)
Je laisse à DustyGroove la conclusion, la plus belle qui soit : "Windy City Theme" -- Ici une version vocale qui est l'hymne le plus parfait qu'on pouvait souhaiter pour notre ville..."
Car Dusty Groove est bien sûr de Chicago. CQFD.
Note: 5.5 stars / 6
Introduction: Windy City Theme:
Windy City Theme (45 tours) :
(So You Think) Somethin's Missin' :
I've Got Mine:
Fool Or Your Man:
Let Me Ride:
If By Chance:
Win Or Lose:
Good Guys Don't Always Win
Feeling Like I Don't Belong: