
A1 Holly
A2-1 Never My Love (Medley)
A2-2 Never Can Say Goodbye (Medley)
A3 A Silent Partner In A Three Way Affair
A4 Just My Soul Responding
A5 Sweet Harmony
B1 Will You Love Me Tomorrow?
B2 Wanna Know My Mind
B3 The Family Song
B4 Baby Come Close
Crédits
Arrangements : Dave Blumberg, Gene Page, Willie Hutch
Production : Smokey Robinson, Willie Hutch
Smokey Robinson - Pure Smokey (Tamla T6-331S1, 1974)
Smokey Robinson - Pure Smokey (Tamla T 331V1, 1974)

A1 It's Her Turn To Live 3:15
A2 The Love Between Me And My Kids 2:52
A3 Asleep On My Love 3:58
A4 I Am I Am 3:53
A5 Just Passing Through 3:17
B1 Virgin Man 5:07
B2 She's Only A Baby Herself 2:47
B3 Fulfill Your Need 2:50
B4 A Tattoo 4:30
Crédits
Henry Davis : basse
Marv Tarplin : guitare
Jeff Osborne : batterie
Russ Turner : claviers
Arrangements : Gene Page, Russ Turner (A1 à A3, A5 à B4), Smokey Robinson (A1 à B3)
Production : Smokey Robinson
Smokey Robinson est un des fleurons de la firme Motown lorsque le label se délocalise pour la côte ensoleillée californienne. Cette nouvelle décennie s'ouvre sur une volonté d'en découdre avec l'hégémonie quasi castratrice du patron aux mille succès, Berry Gordy. Wonder, Gaye, Robinson obtiennent une autonomie sans précédent dans l'histoire du label, la soul s'en retrouve liftée! Introspection, textes à caractère politique, arrangements voluptueux sont au rendez-vous. Robinson, l'homme à la voix de fausset, redessine sa carrière en sortant successivementt deux disques charnières : Smokey et Pure Smokey.
Prenant l'initiative de quitter ses Miracles, l'année 1972 sonne pour le Noir aux yeux bleus comme l'avènement d'une deuxième vie. Vice-président de la super structure de Detroit, il est un des rares à s'opposer à la décision d'envoyer la Motown à Los Angeles, alors que Gordy mise beaucoup sur cette réorientation géographique. C'est là peut-être la meilleure façon de se rapprocher de Hollywood, puis flirter avec le faste de l'Amérique blanche. Le son du label de Detroit trempe dans le chaudron psyché et un producteur, Norman Whitfield, donne une nouvelle norme sonore pour les Noirs.
Les titres s'allongent, puis les artistes maison perdent enfin leur candeur, en produisant des singles abrasifs. Très loin de la dimension de la décennie précédente, les rythmes syncopés et les wah wah remplacent les violons mielleux, les cuivres clinquants et les chants ressemblent à s'y méprendre à des incantations faustiennes.
C'est la fin de l'hédonisme niais des 60's, les 70's transpirent alors la luxure en se baignant dans un bain de rythmes irrésistiblement binaires.
Avec son premier LP solo, Smokey, William de son vrai nom, s'enferme en studio avec Willie Hutch. Nous sommes en 1974. Hutch édite coup sur coup deux B.O. qui dessinent les contours sonores de l'ère Blaxploitation, le groove habite cette musique typiquement afro américaine.
L'ambiance qui se dégage de Smokey reste très intimiste, cette soul feutrée croustille dans les tympans, puis chatouille gentiment nos mollets. Robinson frappe fort, mais veut se débarrasser de son étiquette de chanteur de bluettes, les critiques le comparent à un « Dylan Noir, chantant avec la voix de Paul McCartney », ce qui reste comme une comparaison totalement incongrue.
Les choses s'emballent l'année suivante avec Pure Smokey, qui reste un de ses sommets. Les ballades ont partiellement disparu, les titres sont largement plus rythmés.
Smokey déballe le grand jeu, la rythmique est élastique, ses textes révèlent une belle sensibilité poétique, puis sa voix contribue largement à la magie de sa soul urbaine.
Ce deuxième effort reste aussi comme sa première production totalement autonome, c'est lui qui pousse les boutons de la console. Neuf titres qui annonce une transition sur l'ensemble de la production de l'artiste, en modernisant une bonne partie de son approche musicale.
De l'ouverture de « It's her turn to live », qui recycle partiellement la recette qui a fait le succès de ses Miracles, il incorpore un jeu de percussions percutant.
Sur la plage suivante, sa voix feutrée fait des merveilles, « The love between me and my kids », justifie élégamment l'amour qu'il porte à sa famille.
Mais le titre qui ressort de l'ensemble demeure le single « Virgin Man », une ode sur l'humilité:
« I was thinking that very few guys like to admit they're virgins : Je pensais que peu de mecs admettaient leur virginité », Expliquant ensuite « because the macho thing is not to be a virgin, guys make up lies about sex, to pretend they aren't virgins when they are : Parce que la chose machiste n'est pas d'être vierge, mais de mentir sur sa « réelle condition » de virginité ».
Sur ce refrain moralisateur, la wah wah de Melvin Ragin (alter ego de Dennis Coffey) égrenne ses cris lancinants, les cuivres claquent et la batterie de Jeff Osborne ondule malicieusement.
Le titre vacille, puis manque de peu les marches du top ten des charts R&B de l'époque.
Ce bijou de disque n'est pas si éloigné des graals publiés par Wonder et Gaye pour l'époque, il contient même de belles perles comme le dernier souffle « A Tattoo » qui clôt glorieusement cet effort.
Deux belles galettes qui restent un must pour tout amateur de musique afro américaine.