(Event Records, Inc. EV 223, 1975)
- "Vous savez, la Sweet Soul ça ne se résume pas qu'à des voix de tapettes et des harmonies alambiquées "
"Prince" Phillip Mitchell avait raison : la Sweet Soul peut être l'essence même de la Soul sous des fringues hautement sophistiquées. La preuve.
Et Phillip de continuer : "Pour en écrire, il faut de la rage, une rage absolue, être 'contre' à se taper la tête contre les murs".
C'est ce qui se passa pour lui après trois ans de galère chez Hi Records, le label de son célèbre homonyme Willie Mitchell, entre 1972 et 1974. Des années qui auraient du être glorieuses mais qui se réduisirent à trois maigrelettes galettes noires.
"Et pourtant Willie m'aimait bien mais seul Al Green, la diva, comptait pour lui".
- "Tu sais, Phillip, quand on a la chance d'avoir dans sa basse cour une poule aux oeufs d'or, on est obligé de laisser piailler toutes les autres, au fait dis moi déjà d'où vient ton surnom 'Prince', p'tit ?"
Willie reposait cette même question à peu près tous les jours et Phillip lui donnait toujours la même réponse :
"C'était bien avant l'armée, à l'époque on écumait les bars d'Indianopolis quand après un set, une lady, du genre Elisabeth Taylor sur le retour, me postillonna : "'He's not Phillip, he's too good to be just Phil he''s Prince Phillip!""
Et c'est vrai qu'il avait fière allure notre 'Prince' Phillip, toujours habillé à quatre épingles, le verbe haut, de la prestance à en revendre à tous ces maquignons du business. Dont Willie faisait malheureusement partie et que Phillip quitta, sans remords et sans se retourner, en claquant bruyamment la porte de l'enclos qui, jusqu'à présent, le tenait enfermer.
Quand il signa sur Event, une filiale de Spring Records, et qu'il vit pour la première fois le producteur Brad Shapiro, il exécuta devant ce dernier la grande scène du Prince de la Soul : "et l'ami Brad, tu n'as encore rien vu ni entendu ! "
Et le résultat produit par l'ami Brad qui en avait déjà vu toutes les couleurs avec la pulpeuse mais boudeuse Millie Jackson, fut ce 45 tours magique :
la face A : un Everest de la Sweet Soul; la face B : une Forteresse du Funk !
Revpop, fatigué, laissa la main pour l'épilogue à Paul Thrower qui écrivait (plus sérieusement) :
"‘Prince’ Phillip Mitchell is a genius, a man able to craft a song from emotions dragged from the deepest depths and finely hone them to perfection."
There's Another In My Life :
If We Get Caught, I Don't Know You :
Cadeau bonus avec un inédit de sa période Spring "I'll See You In Hell First" :
: rondeur du groove, je préfère les moments où la rythmique tape sur le one, car sur cette partie, c'est juste frissonnant et puis ces choeurs féminins une merveille sur la chaleur émise sur les parties plus dansantes.
