Jimmy Ruffin - Farewell Is A Lonely Sound / I Will Never Let You Get Away
Posté : 17 janv. 2019 22:59
Jimmy Ruffin – Farewell Is A Lonely Sound / I Will Never Let You Get Away
(Tamla Motown TMG 922, 1974)
Abel et Caïn, frères, ont sucé le même sein.
C'est le cas aussi pour David et Jimmy Ruffin son grand frère. Pour autant se sont ils comportés tragiquement comme les fils d'Eve ?
Ma fable pourrait s'écrire de cette façon :
Le grand frère Jimmy, de peur que les stigmates de Caïn brûlent à jamais sur sa peau, évita à tout prix et pendant toute sa vie de croiser le fer avec son jeune frère tempétueux dont l'égo pouvait déplacer les montagnes et qui revendiquait d'avoir son nom en Majuscule sur l'affiche, juste devant celui des Temptations. Quand on appela le grand frère Jimmy pour devenir la voix lead des Temptations, il déclina. Il entendit piaffer le jeune David, bourdonner son impatience d'intégrer le groupe. Il céda alors et parti seul rejoindre le label SOUL. Bien lui en a pris car il connut un vif succès avec "What Becomes Of The Broken Hearted", pour après retomber dans un anonymat semi-végétatif.
Quand son jeune frère, viré comme un mal propre des Temptations, revint dans ses jupons, Jimmy résista mais finit par craquer, le prit sous son aile le temps d'un album commun. "Je suis son gardien" dit-il, sachant très bien que cette image pouvait cacher quelque chose de plus funeste. En 1970, pour sauver son âme et relancer une carrière en déshérence, Jimmy s'exila au royaume d'Angleterre. Cet exil dura plus de vingt ans, loin de son jeune frère devenu drogué notoire.
Cette année là, 1974, Jimmy, pour combattre les cauchemars qui tâchaient ses draps, les traits de David coulant comme du sang, imagina, de sa résidence victorienne, d'enregistrer la plus belle chanson de la Motown et de l'offrir à son jeune frère. Pour en terminer une bonne fois pour toute avec cette terreur.
Il convoqua alors les frères Roach et son ami Paul Riser.
Et ce fut "I Will Never Let You Get Away", céleste mid-tempo où la grâce et la tension se nouent intensément, se stressent sous la splendeur des arrangements de l'orfèvre Paul Riser !
I Will Never Let You Get Away :
Une version Live anglaise de son plus grand succès, "What Becomes Of The Broken Hearted" quelques mois après :
PS : "I Will Never Let You Get Away" est sorti aussi, la même année, sur la compilation "'ve Passed This Way Before ", exclusivement pour le marché anglais.
(Tamla Motown TMG 922, 1974)
Abel et Caïn, frères, ont sucé le même sein.
C'est le cas aussi pour David et Jimmy Ruffin son grand frère. Pour autant se sont ils comportés tragiquement comme les fils d'Eve ?
Ma fable pourrait s'écrire de cette façon :
Le grand frère Jimmy, de peur que les stigmates de Caïn brûlent à jamais sur sa peau, évita à tout prix et pendant toute sa vie de croiser le fer avec son jeune frère tempétueux dont l'égo pouvait déplacer les montagnes et qui revendiquait d'avoir son nom en Majuscule sur l'affiche, juste devant celui des Temptations. Quand on appela le grand frère Jimmy pour devenir la voix lead des Temptations, il déclina. Il entendit piaffer le jeune David, bourdonner son impatience d'intégrer le groupe. Il céda alors et parti seul rejoindre le label SOUL. Bien lui en a pris car il connut un vif succès avec "What Becomes Of The Broken Hearted", pour après retomber dans un anonymat semi-végétatif.
Quand son jeune frère, viré comme un mal propre des Temptations, revint dans ses jupons, Jimmy résista mais finit par craquer, le prit sous son aile le temps d'un album commun. "Je suis son gardien" dit-il, sachant très bien que cette image pouvait cacher quelque chose de plus funeste. En 1970, pour sauver son âme et relancer une carrière en déshérence, Jimmy s'exila au royaume d'Angleterre. Cet exil dura plus de vingt ans, loin de son jeune frère devenu drogué notoire.
Cette année là, 1974, Jimmy, pour combattre les cauchemars qui tâchaient ses draps, les traits de David coulant comme du sang, imagina, de sa résidence victorienne, d'enregistrer la plus belle chanson de la Motown et de l'offrir à son jeune frère. Pour en terminer une bonne fois pour toute avec cette terreur.
Il convoqua alors les frères Roach et son ami Paul Riser.
Et ce fut "I Will Never Let You Get Away", céleste mid-tempo où la grâce et la tension se nouent intensément, se stressent sous la splendeur des arrangements de l'orfèvre Paul Riser !
I Will Never Let You Get Away :
Une version Live anglaise de son plus grand succès, "What Becomes Of The Broken Hearted" quelques mois après :
PS : "I Will Never Let You Get Away" est sorti aussi, la même année, sur la compilation "'ve Passed This Way Before ", exclusivement pour le marché anglais.