Pochette simple, lyrics sur la pochette intérieure.
Titres
A1 Choosey Lover 4:41
A2 Touch Me 5:11
A3 I Need Your Body 4:39
A4 Between The Sheets 5:39
A5 Let's Make Love Tonight 4:48
B1 Ballad For The Fallen Soldier 5:18
B2 Slow Down Children 4:21
B3 Way Out Love 4:11
B4 Gettin' Over 3:44
B5 Rock You Good 3:34
Crédits
Tous les titres ont été composés, arrangés, joués et produits par The Isley Brothers.
Chris Jasper : rap sur "I Need You Body" & "Ballad For A Fallen Soldier".
Sur "Slow Down Children", les six Isley Brother members du groupe chantent à l'unisson.
Sur "Way Out Love", les lead vocals sont partagés entre Ronald & Rudolph sur les versets et Chris & Ernie sur les refrains. C’est Ron qui termine la chanson en lead.
"Rock You Good" est principalement un instrumental et les parties chantées le sont au travers d’un vocoder par Chris Jasper.
Enregistré à Bearsville
Mastering au Studio K-Disc, L.A.
Ce disque reprend, après les errances des 3 derniers LPs, la formule ‘on sait tout faire et on va vous le prouver’. Il faut dire que les deux derniers n’ont même pas été certifiés disques d’or (500 000 ex .) un affront pour ce groupe qui les alignait sur ses murs depuis un paquet d’années.
Aucun musicien extérieur, pas de cuivres, de cordes : back to basics… Enfin presque… La simple mention que Chris rap sur deux chansons indique quand même que le ver est dans le fruit ! LOL
Ça ressemble à un redémarrage-recentrage et pourtant il est le dernier de la formation initiée exactement 10 ans plus tôt : les 3 + 3. On ne reverra un disque des Isley Brothers que deux ans plus tard (1985 avec Masterpiece) sous leur forme originelle composée de Ronald, O’Kelly & Rudolph.
Il paraîtrait que l’inspiration pour Between The Sheets serait venue de Marvin Gaye qui venait de faire un carton cosmique avec "Sexual Healing".
Toujours est-il qu’il ne sont pas loin de suivre les traces de Marvin, puisque "Between The Sheets", premier single, va monter au #3 des charts R&B (Mai 1983), et le suivant, "Choosey Lover" va lui grimper au spot #6 (Août 1983).
Plus important encore, "Between The Sheets" restera 20 semaines dans le Top 100 R&B du Billboard, soit le record tous singles confondus de toute la carrière des Isley ! Un chiffre impressionnant.
Pour les classements des LPs, c’est un retour (enfin) à la pleine forme puisqu’il atteint le sommet des charts (#1) Soul, et le #19 dans le classement Pop.
Toute cette agitation va conduire l’album vers une certification Platine (un million d’exemplaires écoulés)!
Pour une fois ce n’est pas le single (et titre du LP) qui débute la Face A, mais "Choosey Lover". Dès l’intro on se retrouve à la période d’or des Isleys avec la guitare d’Ernie qui déchire l’éther… La plupart des oreilles entendent une influence (voire plus) du morceau d’EWF "Devotion"… Qu’importe, c’est une slow-jam brillante et une belle performance vocale de Ronald. J’adore…
"Touch Me", un autre slow continue dans la même veine. Pas mal mais moins remarquable que son prédécesseur.
Enfin le tube majeur qui ramène les Isley au devant du peloton, titre de l’album et du 1er single, "Between The Sheets", est bizarrement inclus au milieu de cette face A. Rien à dire, c’est sensuel, et Ronald peut ramener qui il veut dans sa bagnole ce soir s’il susurre de cette façon à l’oreille de l’élue du soir. Non ! Si !!!! Pour mesurer l’impact de la chanson il suffit de totaliser le nombre de vues des différentes vidéos YouTube qui proposent ce morceau… : 13 489 033! Pas mal pour des vieux! Smooth & sexy comme ils disent.
"Hey girl ain’t no mistery at least, as far as I can see, I want to keep you here next to me, sharing our love… between the sheets…"
Ouuuuuuf il est chaud comme la braise Ronald! Un morceau imparable après minuit quand vous vous transformez en loup-garou. Et même si ça baigne dans du synthé toute cette histoire, c’est vraiment super bien fait… Je suis client. J’ai testé pour vous, ça marche !
Comme il veut que vous ayez bien compris qu’il s’agit bien du plumard dont il cause, et puisqu’il tient la belle sous sa coupe, il lui explique clairement qu’il va lui faire subir les derniers outrages dans le morceau suivant.
Là au moins c’est clair : elle va prendre cher la petite! LOOOOOOOOOOOOOOL
"Let’s Make Love Tonight". Groooooooooooooooooowwwwl
C’était donc une face A 100% ballades, histoire de pouvoir mettre le disque sans être obligé de vous relever alors que vous êtes en si charmante compagnie.
Face B On attaque avec "Ballad For A Fallen Soldier". Un retour aussi aux textes politiquement engages des 70’s, cette fois-ci c’est un hommage aux combat politique des 60’s… Sur des riffs de guitare lourds, et avec des soli une fois de plus inspiré d’Ernie, le morceau ‘rocks’ comme on dit. Pas sûr que ce soit la tasse de thé des amateurs de Soul.
"Slow Down Children" continue dans l’engagement avec une ballade qui se transforme en Funk pour les refrains…
"Way Out Love" totalement synthétique… Rythme, basse, mélodie… C’est vraiment pas ma tasse de thé. En plus la mélodie est engluée dans toute cette agressivité technologique… Electro-boogie comme on disait… Extrêmement décalé par rapport au reste du LP…
"Getting Over" continue dans la même veine. Probablement destiné aux B-Boys de l’époque?!
"Rock You Good" conclut ce disque. Chris a encore dû visiter la foire aux synthés et teste ses dernières trouvailles sur nos pauvres oreilles. En prime il nous refile son vocoder véreux… Nan il n’est pas sérieux le bougre… Va voir ce que fait Roger Troutman avec classe sur un instrument similaire, et même si sa musique est synthétique et prends en de la graine. Là on se fait franchement braire…
Dommage que cette fin d’album soit aussi peu dans l’esprit Isley…
Bref il était temps qu’un vrai changement s’opère et le retour au 3 sans les + 3 va s’avérer positif tout autant que la nouvelle formation initiée par les djeunz qui s’appelleront désormais Isley Jasper Isley, et sortiront coup sur coup deux albums d’assez bonne facture avec quelques beaux morceaux.
Voilà, 10 ans de 3 + 3 passés en revue… Peut-être vais-je terminer l’aventure avec les deux vrais Isley de cette décennie avec Masterpiece et Smooth Sailin’, avant de remonter le cours du temps dans ma machine et revenir vers quelque chose qu’ITJG pourra commenter sans acidité !
