La bruine du petit matin mouilla son visage; les gouttes coulaient entre ses deux grands yeux rougis qui fixaient l'horizon au delà de la ruelle, telles des minis soucoupes volantes. L'homme ouvrit péniblement la bouche, une langue douloureuse en sortit et lécha l'eau qui commençait à dégouliner de toute part. Il était étendu à même le sol jonché de papiers gras, rien ne bougeait si ce n'est cette langue qui n'en finissait pas de lapper. Son cerveau ne libérait que vapeurs et brumes, laissant sa pensée inerte, comme au fond d'un trou. La pluie commença à gifler ses joues creusées par trop d'excès.
Une voix, venue des tréfonds, lui susurrait à l'oreille et avec insistance "Try it and you'll like it"; puis soudainement il s'écria, sa main repoussant une silhouette invisible, "I"m a Junkie, I'm a Junkie, mais qui suis je donc ?".
Il se réveilla, reprit quelque peu conscience, examina ses vêtements sales et trempés. Il avait du rester allongé, comme mort, toute la nuit, c'était la dure condition du Junkie.
Le groupe S.O.U.L., un des chouchous du site, dont l'acronyme signifiait "Sounds Of Unity and Love" et dont le dernier LP datait de plus de deux ans et dormait lamentablement dans les caves de Musicor, se surpassa, comme un dernier chant de cygne, et composa cette Odyssée de sept minutes d'une rare intensité !
The Joneses (Pt.1 & Pt.2) :
autre que perle groovante et des voix superbes. 
